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  • Rolf, à l'heure de la maturité

     

     

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    Show devant !

    19heures tapante, les lumières de la salle du CCAC se tamisent, une lueur bleue envahie la scène, des silhouettes se dessinent derrière le rideau blanc, et d’une voix envoutante, Rolf se présente et invite l’assistance à prendre place, et apprécier se qui suit. C’est donc parti pour des heures de survol de la carrière musicale de cet artiste.

    Les voiles sont ainsi tombés et Rolf commence par mettre le public dans le bain, en interprétant les morceaux de ces précédents albums. Un bref rappel, a travers lequel l’assistance a pu constater les diverses rythmiques qu’il a embrassé tout au long de sa carrière musicale. Des morceaux choisis de « Human », le premier album, en passant par les titres phares de « Hiala », « Ry Mozika » et « Fanantenako » ont ainsi encadré la présentation des titres du tout dernier album « Ombalahy ». Rolf n’a également pas manqué de faire connaître ses talents d’interprète, notamment sur l’inévitable « Purple Rain » de Prince, une de ses figures préférées


    Le show a été un vrai régal, autant pour les yeux que pour les oreilles. Chacun a d’ailleurs été un spectacle à lui-seul, et ensemble, cela n’a fait que se confirmer. La proximité que Rolf a instaurée avec son public tout au long de la représentation, avec une petite touche d’humour et parfois de « folie de scène », était un petit clin d’œil qui lui a valu une image très sympathique. Dans l’assistance, les commentaires ont fusé : « ‘zah maka an’lah !!! » , « milay elah !!! » « siora lesy he !!! » et autre cris, plus admiratifs et reconnaissants, qu’hystériques.

     

     

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    « Ombalahy », la nouvelle naissance

    Chanteur, Bassiste, auteur-compositeur, et très souvent arrangeur, Rolf est aussi un homme de scène. Pour « ombalahy », il s’est entouré d’amis musiciens talentueux. Avec Joel Rabesolo et Jimmy Harrison aux guitares, John à la Batterie, Sylvain Ratovondrahety au clavier et Imiangaly et Rado Patrick aux choeurs, Rolf a trouvé sa petite famille. Son concert de promotion est à l’image même de son album : il s’est lâché et s’est éclaté. Très respectueux envers son public, il présente chaque morceau (en bilingue !!! {sourire} compte tenue de la forte présence de public étranger), ce qui ne laissent pas son assistance nager tout seul dans les eaux encore méconnus de son album. «ombalahy », c’est l’album qui traduit le mieux l’artiste lui-même, et selon ses mots d’ailleurs, Rolf dit en être fier ! le plus proche de « Human » mais le plus différent également. Dans son premier album, Rolf a fait sortir l’européen qui était en lui, autant dans les exécutions, dans les rythmes, dans les paroles, bref dans les morceaux en eux même. « Ombalahy », lui est plus proche de ses racines malgaches. « Ny vokako no vakoko », c’est en ces mots qu’il s’est d’ailleurs exprimé. Le cinquième album laisse savoir que du chemin a été fait. Rolf a acquis de nouvelles techniques, il a également gagné en maturité. Depuis son retour au pays, voilà près de 10 ans, il a pris le temps d’écouter, d’observer, d’apprendre, de partager, avec tout son entourage. Avec la présence de quelques sonorités de musiques chaudes, l’album est très riche en matière de techniques, de sonorité et de rythme. En 9 titres, il embrasse le salegy-funk, , le soul, le rock. Il groove et met une touche de douceur avec un slow.

    « Ombalahy » est également un album qui dénonce. Il traduit sa rage de vivre comme il veut, du moins comme il voudrait. « Gâté », « Tany » ou encore « Fihavanana » mais aussi le titre « Ombalahy » lui-même sont porteurs de messages forts. En quelques mots Rolf regrette que les malgaches aient perdu cette volonté de se battre, et sont plutôt passé dans la phase où ils détruisent et se détruisent.

    Rolf a traduit tous ces sentiments en musique, et les a librement exprimés sur scène. Il a vécu une nouvelle naissance dès la création jusqu’à la présentation de son tout dernier-né « Ombalahy », entouré de toute sa petite famille de musiciens et choristes.

     

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    Koman !? keske ti du ?

    Le public venu assister au spectacle de Rolf n’était pas exclusivement des connaisseurs et des admirateurs, encore moins de adeptes de l’artiste ni de sa musique. Entre deux morceaux, les commentaires se sont fait entendre discrètement. Rolf étonne, ébloui, parfois il est difficile a comprendre, pour certains il est original, mais dans l’ensemble il est très prometteur. Et même si 2h15 de spectacle est un peu long, le public en est ressorti bien servi, et bien rassasié, sur tous les plans. Vivement la prochaine !!!

     

    Anja RALAIARIJAONA

    16 janvier 2010

     

  • THE LEGEND...

    Il était une fois NIRVANA, une formation musicale qui a vue le jour grâce à Kurt Cobain, (guitariste et chanteur) et Krist Novoselic (bassiste), en 1987. Les batteurs se sont succédés, le dernier et celui qui est resté le plus longtemps a été Dave Grohl, qui s'est joint aux deux compères en 1990. Le groupe a marqué l'histoire du rock en créant un sous-genre du rock alternatif: le GRUNGE. Pour ces rock-stars, tout portait à croire que tout allait pour le mieux! La vie en rose diront certains, le succès planétaire avoueront d'autres... et pourtant la tragique destinée de Nirvana a bouleversé plus d'un. Le suicide de Kurt Cobain en 1994, après une tournée européenne, signe la fin d'une immense aventure musicale, remplie de succès et de promesses... Mais il n'en demeure pas mois que NIRVANA est encore et toujours aujourd'hui au bout des lèvres, dans les cœurs et marque l'esprit de toute une génération.

    Un peu au même moment où le succès s'est profilé à l'horizon de Nirvana, Madagascar, ou du moins la capitale, a également connu son nouveau talent. En 1991, Doda Andrianaivoson, (Doudh pour les connaisseurs) s'est mis en tête de créer un groupe de rock. Aidé de son frère Daddy (Da'Dee ou Ramons pour les adeptes) et son autre (presque) frère Naday, L.A Doudh voit le jour. Comme chez Nirvana, Doudh prend le micro, laissant la guitare au bon soin de Naday et la basse à Da'dee. Comme chez Nirvana également, le siège du batteur a été occupé par plusieurs gars, avant de se fixer à Danny, qui est resté le plus longtemps et jusqu'à la fin.

    Dans ces années 90, le vent du ROCK soufflait fort et les formations se sont multipliés, de même les concerts ont été des plus nombreux (je pense) durant ces années. L.A Doudh a été l'une de ces formations les plus marquantes. Le groupe a également été précurseur d'un nouveau regard sur le rock malgache. Loin des styles traditionnels et habituels rock « durs », conventionnels et presque carrés, L.A Doudh a étonné, plu et quelques fois choqué (pour les âmes sensibles et non ouvertes). Les 4 gars de la bande se sont écartés des paroles à l'eau de rose et des mélodies conventionnelles. Un peu plus crues et directes dans leurs textes, une musique plus enjouée, rythmique, mélodique, psychédéliques et autre « …lika », L.A Doudh était LE groupe qu'il fallait absolument connaître.

    Les apparitions se sont succédé, la première s'est faite dans la ville d'eau au FO.KRI.FA antsirabe en octobre 1992. Depuis lors, les petits concerts se sont multipliés. « Petits » en terme de production, mais grandiose en terme de show. Il faut reconnaître qu'à l'époque, les apparitions étaient le plus souvent en auto-production, ou en « underground », comme on dit. Lors de ses nombreuses apparitions, L.A Doudh a également révolutionné la scène malgache. Le public se rappellera des jeux de scène de Doudh, lors de ces interprétations. Les gens n'oublieront surement pas les prestations de Naday lorsqu'il plongeait dans son monde et nous entrainait avec lui. Les oreilles attentives auront remarqué les diversités techniques de Danny qui « joue » avec sa batterie. Mais par dessus tout, Nous nous souviendront, et nous salueront Da'dee qui a fracassé sa guitare basse lors d'un concert à la galerie 6, et au plus grand bonheur de l'assistance! Aussi loin que je puisse me souvenir, personne n'a encore osé donner un tel spectacle à son public. Qu'y a-t-il de particulier à fracasser une guitare se demanderont certains? La personne qui se pose cette question n'a probablement aucune idée de la valeur (au sens propre et au sens figuré) de cet acte!!! ça c'est du spectacle! À toutes ses apparitions, le groupe étonnait et récoltait toujours des cris, de joie, d'admiration, d'encouragement et très souvent d'hystérie (ha oui, ils ont de la gueule aussi) !!! L.A Doudh est entré de manière très marquante dans la cour des grands. Il a partagé l'affiche avec plusieurs formations de renom, aussi bien dans la capitale que dans ses alentours.

    Après des heures de dur labeur, à composer, à écrire, à arranger, à faire toute sorte de « machin chouette » musicale, et après quelques singles, un premier album est sorti en 1998: « so dark and so bright ». Le deuxième, « humanonatiora » l'a suivi quelques années plus tard. De vraies perles musicales. La preuve...ils sont quasiment introuvables actuellement. Ceux qui ont pu les avoir en main et les ont précieusement gardés, en sont jalousement possessifs.

    L.A Doudh est un groupe qui est porteur de message pour toute une génération. La volonté de bouger, la volonté d'innover, la volonté de se démarquer, mais aussi et surtout la volonté de changer. Aussi bien la façon de voir les choses que la manière d'être, en soi. Même si ce n'est pas tout le monde qui partage son Humanonatiora, même si ce n'est pas tout le monde qui comprendra TMTKT, L.A Doudh a posé ses marques.

    Le groupe a depuis inspiré de nouvelles formations, si ce n'est que pour citer « Océana ». Questionnée sur le sujet, Zolia (chanteuse du groupe) avait affirmé: « c'est grâce à L.A Doudh que Océana a existé, merci à eux! ». D'autres jeunes se sont également identifiés à ce groupe « précurseur » d'un nouveau souffle.

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    Forces des choses, L.A Doudh s'est fait plus rare vers le début des années 2000. Mais en douce, il soutenait de près ou de loin les projets des relèves. L.A Doudh a accompli son travail. L.A Doudh a fait silence.

    Fortement sollicité par ses fans, le groupe a tenté de renouer avec la scène, sans pour autant annoncer son retour. A un moment, les compères ont repris les chemins des studios, mais le projet est resté sans suite. L.A Doudh a donné un peu d’espoir à travers le show « Ambalanangola », passé sur une chaine télévisée privée, mais là encore, ce ne fut que l’ eau à la bouche. Le Groupe a décidé d’en resté là, et ce n’est pas plus mal, car il aura gardé cette part de mystère, et aura instauré cet éternel état de manque chez son public. C’est donc la fin d’une grande aventure musicale, mais non pas d’un succès phénoménal.

    Je rassure, Doudh ne s’est pas suicidé, ni aucun autre membre du groupe d’ailleurs. Juste qu’ils ont tourné cette page. La mort, c’est plutôt du côté des admirateurs et des inconditionnels, car depuis, aucun groupe n’a réellement réussi à reprendre le flambeau. A l’époque, Naday disait avoir comme ambition ‘’devenir une légende’’. Alors je dis : « oui, Mission accomplie », L.A Doudh est la légende vivante de la musique rock malgache, et pour longtemps encore L.A Doudh restera dans les esprits et dans les cœurs.

    A vous qui, comme moi , avez grandi, muri et surtout été ébloui par l’immensité de ce groupe, j’espère que vous vous joindrez à moi a travers ces mots :

    MERCI, MERCI et encore MERCI, pour tout ce que L.A Doudh a fait, a provoqué, a créé, et « a cassé » (dans tous les sens du terme) !!! Je (on) vous aime !!!

    PEACE AND LOVE !!!