Elle l’a fait ! Elles l’ont fait !!! La maman, et ses tantes ont été fières de présenter le 1er bébé, d’une fratrie que nous espérons, sera nombreuse. Après 3 consultations pré-natales, dans différentes cliniques de la capitale, et en provinces, « Selfie #Sale fille » est né. Un accouchement qui s’est déroulé, certes avec quelques complications, mais qui au final a été un évènement sans pareil.
Après une avant-première au KUDETA Anosy, une projection à Majunga, et une projection privée au CEMDELAC Analakely en février, « Selfie #Sale fille » a (enfin) été présenté au grand public ce dimanche 06 mars 2016. Le premier long métrage de Anjara Rasoanaivo, productrice – réalisatrice – scénariste – dialoguiste – figurante – monteur … (et j’en passe), a été à la hauteur des attentes du public que cette première production attendait. Un grand défi que s’est lancé Anjara et tous ses collaborateurs, et qui a été rempli avec brio.
A un moment ou un autre du film, et à travers l’un ou l’autre des acteurs, tout le monde peut se retrouver un peu dans l’histoire. De la jeune fille qui se fait des « plans » pour draguer le beau-gosse du lycée, au papa qui fulmine de devoir assumer les bêtises de son fils, en passant par les angoisses d’une mère qui devra assurer d’être une jeune grand-mère, ou encore la fille qui se sent trahi tant en amitié qu’en amour, tout y est. « « Selfie #Sale fille », c’est un peu un teen-movie qui relate effectivement la vie des jeunes actuels, les accros aux nouvelles technologies et toutes les histoires qui peuvent s’inventer à travers les réseaux sociaux. Au début, j’ai eu peur de m’ennuyer, mais finalement non, le film a réservé bien des surprises tout au long de l’histoire. » Confie Randy Donny, journaliste, et qui lui aussi a déjà mis les pieds dans le 7ème art. Anjara Rasoanaivo n’a pas manqué de le marquer lors de sa prise de parole à la fin de la projection. Cette histoire n’est autre qu’une traduction à l’écran de ce que vivent les jeunes, mais aussi la sensibilisation de ces derniers sur les dangers que peuvent engendrer la divulgation irréfléchie de diverses informations sur les réseaux sociaux, et internet en général. « C’est une production intéressante, qui touche les jeunes, mais conscientise également les parents. Elle relate l’influence de la nouvelle technologie dont les jeunes ne peuvent plus se passer actuellement, mais surtout les messages sont bien présents. Même les chansons qui sont inclues dans le film sont porteuses de message. C’est dire que rien n’a été fait au hasard » C’est en ces mots que s’exprime Gérard Rakotonirina, président de l’Ordre des Journalistes à Madagascar et qui a fait le déplacement en ce dimanche après-midi pour voir le film.
Dans la salle, essentiellement remplie de jeunes, mais aussi quelques parents, des réactions se sont fait entendre durant la projection. Des rires unanimes, aux quelques remarques sur certaines répliques, et même quelques questionnement en rapports avec les scènes du film, le public n’a pas cessé de réagir durant tout le film. Encore plus quand les petites pannes et imperfections techniques sont venues s’incruster dans la projection. Une huée de réclamations « Pause !!!! Pause !!! Recommencez la projection !!! on veut tout voir !!! » Voila ce qui s’est dit durant les quelques minutes (qui ont semblées être une éternité pour l’équipe technique) où la projection a rencontré des problèmes pour cause de « matériels de diffusion en surchauffe ». « Néanmoins, pas de « avereno ny volanay » et personne n’est sorti malgré ces petits problèmes, on ose espérer que c’est parce que le public a accroché et qu’ils ont aimé le film » réplique malicieusement Danielle, membre de l’équipe technique du film, avec un petit sourire.
Une grande aventure dans la cour des grands ! « Selfie #Sale fille » est une grande première pour toute l’équipe aussi bien pour ceux qui étaient devant de la caméra, que derrière. Ce beau monde a été mené d’une poigne de fer par Anjara. Il suffisait pour elle de lancer un de ses regards presque menaçant pour que les jeunes acteurs reprennent du sérieux, ou encore, d’une remarque à peine masquée de désarroi, pour que le monde se mette à pied d’œuvre pour sauver telle ou telle situation. Bien sûr, des accrochages il y en a eut, quelques cris ont été entendus, mais également des fous-rires. L’aventure « Selfie #Sale fille » est pleine d’anecdotes toutes aussi mémorables les unes que les autres, et autant négatives que positives. « Il est difficile de dire que nous sommes totalement, et parfaitement satisfaits du produit, mais néanmoins, nous sommes tous fiers de NOTRE travail, et nous nous félicitons d’avoir pu sortir ce long métrage, malgré toutes les difficultés, les bâtons dans les roues, les coûts bats, les poignards dans le dos, et autres petites choses qui se sont produits depuis la préparation même de ce film, et jusqu’à sa sortie hier. Mais tout cela semble être loin et finalement insignifiant, aujourd’hui que le film est sorti. »Voilà qui résume les sentiments de l’équipe après ce bel accouchement. Lors de la présentation du film, Goth - ami, collègue, acolyte de scène, grand frère, conseiller, de la réalisatrice – avait annoncé la couleur de la production : un film qui allait sortir du lot de ce que l’on appelle habituellement « film gasy ». Et pourtant c’est bien une production malgache, dans la langue officielle malgache, entièrement produite, réalisée, écrite, jouée, montée par des jeunes malgaches. Il n’avait pas tort. Et de surcroît, petit détail peut être insignifiant, mais qui tient à cœur à Anjara, par une équipe majoritairement féminine. ;)
Prochaine étape pour la grande famille de « Selfie #Sale fille » : soigner les petits bobos, pratiquer les petites chirurgies nécessaires, d’après le feed-back des spécialistes, des médecins traitants, et ceux qui sont venus à l’accouchement de ce premier bébé, avant de tenter une nouvelle apparition au grand public.
R.A